Historique de la race villard-de-lans

La race de Villard-de-Lans, également appelée la Villarde

La Villarde-de-Lans : une vache capable de faire du lait, de la viande et du travail de trait - ©Photos : Serge Bonnet

La race Villard-de-Lans, communément appelée la Villarde, est une race bovine de type mixte. Elle est issue d’une population bovine blonde que l’on retrouvait sous différentes appellations dans l’ensemble du Sud-est de la France dont elle est l’unique survivante. Son berceau se situe dans le Massif du Vercors et plus précisément de la région dite des « Quatre Montagnes » sur le territoire des villages d’Autrans, Lans-en-Vercors, Méaudre et Villard-de-Lans. Sa présence semble y être attestée dès le XVIII° siècle.


Début XX° siècle : la race est à son apogée

C’est en 1864 que la race Villard-de-Lans est officiellement reconnue.  Elle connait alors une croissance rapide qui repose à partir de 1875 sur une station d’élevage créée à Lans par César Bévière, vétérinaire à Grenoble, dont l’objectif est d’améliorer et de perfectionner la race. La Villard-de-Lans est présente pour la première fois au concours général agricole de Paris en 1895 dans la section « Races diverses » et sous son appellation « Race Villard-de-Lans » en 1916. Elle est alors à son apogée  et on dénombre plus de 15 000 vaches. C’est une vache capable de tout faire : du lait, de la viande et du travail de trait.

Une race reconnue dès 1864

©Maison du Patrimoine de Villard-de-Lans


La race Villard-de-Lans : victime de la guerre et de l’après-guerre

Le Vercors, haut lieu de Résistance, est un des théâtres de la seconde Guerre mondiale en France. La race Villarde-de-Lans en est une victime collatérale.  De nombreux animaux sont abattus pour nourrir les combattants. Les difficultés subsistent après la guerre. En 1947, l’Etat souhaite conserver quelques races productives et spécialisées soit en lait soit en viande. La Villarde n’en fait pas partie. Elle ne peut pas profiter de la mise en place de l’insémination artificielle, des services et conseils mis en place par l’Etat. Elle est vouée à disparaître, remplacée par des races dites laitières ou bouchères. Sa force de trait devient également obsolète face à l’arrivée des tracteurs. En 1967, il ne reste que 170 femelles.

1977 -1990  La politique de sauvegarde

En 1977, en France, a lieu un tournant. L’Etat prend conscience que les races locales demeurent une richesse pour la biodiversité et entreprend une politique de sauvegarde. La nécessité absolue est de recenser les derniers mâles reproducteurs de la race et de constituer une réserve génétique. Loulou, Lupin et Pinson, trois taureaux de race pure, entrent au centre d’insémination de l’UCEAR de Bel Air (Lyon) pour être collectés.

En 1980,  un premier fichier racial tenu par l’Institut de l’Elevage, réunissant 80 femelles, est créé. Un travail rendu possible par le travail et la passion de Laurent Avon, ingénieur ITEB et cheville ouvrière de ce plan de sauvegarde. Les éleveurs partenaires se trouvent alors en Isère mais aussi et surtout dans d’autres départements comme le Jura, l’Ardèche ou l’Ain.  En 1991, après 75 ans d’absence, la Villard-de-Lans fait son retour au salon agricole de Paris. Le nombre de femelles se maintient aux alentours de  150 femelles,  la semence de 17 taureaux a été prélevée (10 autres suivront), la Villarde est sauvée.

Pinson, un des trois premiers taureaux dont la semence a été collectée
Pinson, un des trois premiers taureaux dont la semence a été collectée

1990 : Une politique de relance relayée sur le territoire.

La Villarde est redevenue l'emblème du Vercors ©Parc naturel régional du Vercors
La Villarde est redevenue l'emblème du Vercors ©Parc naturel régional du Vercors

La réussite du plan de relance passe par son appropriation au niveau local.  La race peut s’appuyer sur  le Parc Naturel Régional du Vercors, créé en 1970, s’étendant sur deux départements (Isère et Drome), 83 communes et 206 000 hectares. Son objectif est de préserver le patrimoine naturel du territoire mais également de contribuer à son développement économique. C’est dans ce cadre qu’il accompagne la race Villard-de-Lans.

En 1996, des éleveurs du plateau créent l’association pour la relance et la réhabilitation de la race bovine Villard-de-Lans. Ils souhaitent ainsi défendre les atouts de la race et lui redonner « ses lettres de noblesse » au sein des élevages du Vercors tant au niveau de la production de viande que production de lait.

Une première étape est franchie lorsqu’en 1998, le Bleu du Vercors-Sassenage, fromage au lait de vache à pâte persillée obtient une reconnaissance en AOP (Appellation d'Origine Protégée). Dans le cahier des charges de ce fromage, la Villarde est l’une des races autorisées. Elle est  devenue aujourd’hui l’emblème de l’AOP Bleu du Vercors-Sassenage, dont elle contribue largement à la renommée. Sa position est renforcée en 2020, puisque à cette date, les troupeaux engagés dans l’AOP Bleu du Vercors doivent comporter au minimum 3 % de vaches de race Villarde. Par ailleurs, sa viande est réputée pour sa finesse et sa saveur dense et persillée ; les veaux de lait ont une très bonne qualité gustative, prisée par les bouchers locaux.


Une présence nationale

La race Villard-de-Lans est présente chaque année au Salon Agricole de Paris depuis 2010
Depuis 2010, la race Villard-de-Lans est présente chaque année au Salon Agricole de Paris

En  2009, la race Villard-de-Lans a rejoint l’OS RAR (Organisme de sélection des Races Alpines Réunies). Elle bénéficie ainsi de moyens matériels, financiers et humains mutualisés pour sa promotion et son développement, avec les races Abondance et Hérens. Depuis 1980, la race Vilard-de-Lans a triplé ses effectifs. En 2019, elle comptait 477 femelles réparties sur 17 départements français et détenues par 89 élevages. Une croissance continue pour cette race qui se redéploie partout sur le territoire après avoir failli disparaître.

Organisme de Sélection Races Alpines Réunies

Maison de l’Agriculture

52 avenue des Iles

B.P. 9016

74990 Annecy cedex 9

Tél. 04 50 88 18 35

Email : osrar@osrar.fr

Quelles sont les missions de l’OSUE ?

«  Les missions réglementaires de l’OSUE sont : la tenue du livre zootechnique, le contrôle de performances, le programme de sélection, l’évaluation génétique. L’OSUE les délègue ou les conduit en propre. Par consensus politique racial, l’OSUE gère également les services à l’éleveur, la promotion, la communication,  la recherche et développement. »

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