Elle est dit-on la représentante d’une population bovine installée depuis des temps immémoriaux dans la chaîne des Alpes : de la Savoie à l’Autriche. Elle est d’ailleurs fortement apparentée à la Castana et à la Pezzatanera du Val d’Aoste ou à la Tuxer du Zillertal en Autriche.
Crédit Photos: Fédération Suisse d'élevage de la race Hérens
Film De 1943, "montée à l'alpage"
L’Hérens concoure pour la première fois sous ce vocable en 1861. Elle porte le nom du district du Valais (l’Hérens) dont la capitale est Evolène. Mais le véritable berceau de cette race bovine est le tour du Mont-Blanc. On la retrouve en Valais évidemment mais également dans le Val d’Aoste où elle prend le nom de « Valdotaine châtain » ou « tachetée noire ».
En France, on la nomme « chamoniarde » ; elle occupe le val Montjoie et toute la vallée de Chamonix. C’est elle, la vache noire décrite par Roger Frison-Roche dans son roman « Premier de Cordée ». Une vache qui, durant des siècles a nourri des générations de montagnards. Elle suit alors un rythme immuable : l’hiver dans la vallée, l’été dans les alpages où les troupeaux sont réunis. Des luttes s’engagent pour établir la hiérarchie au sein des troupeaux et désigner la reine : celle qui guide et protège ses congénères, celle qui permet la cohésion à l’ensemble du troupeau. Une reine, à laquelle le berger porte une attention particulière et qui fait la spécificité de cette vache façonnée par la montagne : une vache montagnarde, laitière et combative.